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Le private equity à l’heure de l’ESG

Fin 2023, le club BACI (Banque d’affaires & capital-investissement) organisait une table ronde dans les locaux parisiens d’HEC Alumni, où sont intervenus deux spécialistes d’Allen & Overy : Thomas Roy, Associé Banking and Finance, et Benjamin Lacourt, Counsel International Capital Markets.

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) se sont fortement développés au cours de ces dernières années et sont désormais pris en compte dans la majorité des financements. Quel est l’impact de l’ESG sur la structuration des fonds et de leurs investissements ? Cette interrogation était au cœur des échanges lors de la soirée animée par Mathilde Bonnans, membre du bureau de BACI et spécialiste de l’ESG.

L’ESG, un engagement sur le long terme

L’une des difficultés réside dans la durée de vie des véhicules d’investissement. En effet, une entreprise engagée dans une démarche ESG a besoin de temps pour, par exemple, adapter ses processus de production afin de décarboner ses activités. Or les cycles d’investissement dans le private equity durent de quatre à sept ans environ. « Ce délai peut ne pas permettre la finalisation des transformations nécessaires, malgré l’accompagnement des gérants », explique Benjamin Lacourt, counsel International Capital Markets chez Allen & Overy. Ces délais sont souvent mieux appréhendés dans les fonds infrastructures, d’une durée plus longue.

Des critères à géométrie variable

La prise en compte des critères ESG peut différer d’un gérant à un autre, au regard notamment des pratiques internes et des engagements pris vis-à-vis de leurs investisseurs. Certaines sociétés de gestion ont par ailleurs pris l’habitude de fixer des indicateurs extra-financiers (émissions CO2 évitées, nombre d’emplois créés…) ayant un impact sur la rémunération. « Parfois, le respect des critères extra-financiers est vérifié par un auditeur indépendant », précise Benjamin Lacourt. L’atteinte ou non de ces objectifs peut alors se répercuter sur la rémunération du carried interest des gérants.  
Quant aux financements mis en place par les sociétés de portefeuille des fonds d’investissement, « la marge applicable sur les financements bancaires ou obligataires peut varier, à la hausse comme à la baisse, selon l’atteinte d’objectifs extra-financiers prédéfinis avec le management et le sponsor », relève Thomas Roy, associé Banking and Finance chez Allen & Overy.

L’évolution des pratiques est une tendance encourageante pour l’investissement responsable, même si le chemin pour financer la transition écologique reste encore long.

*Article publié dans le numéro de mars 2024 de HEC Stories et disponible en ligne ici.